les jeunes filles sont les cibles principale
F******k aurait monétisé les angoisses des adolescentes
pour leur vendre du mascara
274 milliards de dollars: c'est le chiffre d'affaires généré par le commerce de données à travers le monde en 2022.
Google, YouTube, TikTok, Instagram, Facebook… Gratuites d'accès, ces multinationales ont fait de la vente des données de leurs utilisateurs leur pierre angulaire: celle-ci permet notamment de cibler de façon très précise les publicités qui vous sont proposées sur les réseaux sociaux pour maximiser leur efficacité.Ce ciblage est rendu possible grâce à l'analyse de quatre indicateurs clefs, rapporte le magazine Futurism: vos informations personnelles (âge, genre, lieu de résidence…), vos centres d'intérêt, vos comportements hors application, et vos données dites «psychographiques», qui comprennent des informations sur votre mode de vie, vos valeurs, votre profil de personnalité et son évolution dans le temps.
Ciblage adolescent
Dans son récent ouvrage Careless People: A Cautionary Tale of Power, Greed, and Lost Idealism (Des Gens indifférents : Un récit édifiant sur le pouvoir, la cupidité et la perte d'idéalisme), Sarah Wynn-Williams, ancienne directrice des politiques publiques chez Facebook, explique que la plateforme s'est mise dès 2017 à étendre ses capacités de ciblage publicitaire aux jeunes de 13 à 17 ans, en tablant sur la vulnérabilité de ces profils.
Un exemple parmi tant d'autres: quand des adolescentes supprimaient un selfie précédemment posté, que ce soit sur Facebook ou Instagram, les plateformes leur auraient proposé une publicité pour des produits de beauté.
Le quotidien The Australian estimait ainsi il y a quelques années que l'entreprise avait conçu un argumentaire de vente pour les annonceurs, se vantant de pouvoir exploiter les «moments de vulnérabilité psychologique» de ses utilisateurs en détectant des termes comme «sansvaleur», «manque de confiance», «stressé», «anxieux», «stupide», «inutile» ou encore «raté».
Une monétisation du désespoir que regrette Wynn-Williams: «Pour moi, ce type de surveillance et de monétisation du sentiment d'inutilité des jeunes adolescents est une avancée concrète vers l'avenir dystopique contre lequel les personnes critiques de Facebook avaient longtemps mis en garde.» Publié en mars, le livre de l'ancienne cadre de Facebook a fait l'objet d'une plainte déposée par Meta, qui vise à faire cesser sa campagne promotionnelle.
La société mère, contactée par Futurism, se défend en renvoyant à une vieille note de blog publiée sur le site de la compagnie en 2017, dans la foulée de la publication de l'article de The Australian: «Facebook ne propose pas d'outils permettant de cibler les personnes en fonction de leur état émotionnel. L'analyse réalisée par un chercheur australien visait à aider les marketeurs à comprendre comment les gens s'expriment sur Facebook. Elle n'a jamais été utilisée pour cibler des publicités et reposait sur des données anonymes et agrégées.»